Clin d'oeil du président
Clin d'oeil du président
Malgré mes talents littéraires très limités, je vais essayer de vous décrire le plaisir que j’ai à pratiquer la spéléologie au sein du Groupe Spéléo Plongée des Cavernes&.Carrières D’Ile de France, adhérent à la Fédération. Française de Spéléologie et dont j’ai la chance, depuis peu, de présider la destinée.
Depuis environ 6 ans, j’ai commencé cette activité. Six ans de pratique au sein de ce grand club, autant vous l’écrire, je suis encore un débutant. Ne compter pas sur moi pour vous conter l’histoire du pourquoi et du comment les différentes et innombrables cavités se sont formées. C’est pratiquement, toujours, la même histoire. Celle de la rencontre du gaz carbonique avec le calcaire. Il existe des tas de revues dans les bibliothèques et sur Internet concernant la géologie et les phénomènes karstiques qui expliquent tout cela parfaitement. Moi, je vous propose ma vision simple et naïve de cet univers étrange, insolite parfois repoussant des entrailles de notre terre.
Mais déjà, je voudrais tordre le cou aux préjugés habituels. J’entends souvent dans le public, les médias, que nous ne sommes que des aventuriers, risquant notre vie à chaque minute, inconscients du danger qui nous guette dans les gouffres et avens. Bref des fous bravant les lois de la pesanteur.
Cette activité est certes une activité à risque comme l’est également l’escalade, le canyoning, la randonnée en haute montagne, elle possède des règles techniques très strictes, des règles de sécurité rigoureuses qui ne demandent aucune interprétation personnelle. L’apprentissage s’effectue lors de nos stages d’initiation au sein du club et également par la Fédération Française de Spéléologie. Cette activité possède même ses propres équipes de secours le S.S.F., tous bénévoles et volontaires. Nous apprenons à respecter le milieu naturel où nous nous déplaçons. Elle permet à l’individu, homme ou femme de visiter, de descendre, d’escalader toutes les cavités et bien sûr de découvrir le formidable travail de la nature. L’apprentissage est long et rigoureux, mais quel plaisir d’obtenir son ticket d’entrée, toujours validé par les plus anciens.
Norbert Casteret qui fût un illustre spéléologue résume en 3 mots son ressenti.
Il savait mieux que quiconque décrire le milieu souterrain « Dure école et sévères leçons aussi que de s’enfoncer seul dans la nuit des cavernes et d’errer parmi tant d’embûches, mais quelle âpre jouissance de surmonter la peur et les obstacles matériels de certaines expéditions, de découvrir des secrets, de résoudre des énigmes, de voir se confirmer l’hypothèse laborieusement conçue, de surprendre enfin sous terre les forces mystérieuses de la nature en action.
Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas un scientifique, la spéléologie est pour moi une activité de loisir ou je retrouve certaines sensations décrites par Casteret. J’aime ce silence parfois uniquement troublé par le bruit de quelques gouttes d’eau qui s’échappent de la voûte. Je découvre avec plaisir les immenses concrétions ou les fragiles fistuleuses qui tapissent nos cavités. Ou encore, les rivières souterraines aux cascades féeriques. Mais on rencontre aussi parfois la glaise collante et glissante, l’eau froide et souvent polluée des rivières souterraines, des passages bas et étroits souvent humides.
Ce monde est étrange et fascinant, on découvre des vides karstiques grandioses aussi importants qu’une cathédrale, mais aussi des méandres étroits sinueux qui usent et fatiguent l’individu. Mais nous sommes avant tout une équipe qui partage la même envie, la même passion. Cette activité ne se pratique pas seule. Il n’y a pas de chef, pas de compétition, nous ne sommes pas toujours d’accord, mais toujours responsables de nos actes.
Notre siége social se situe aujourd’hui à Arronville. Son origine remonte vers 1948, le club était très orienté archéologie d’ailleurs un de ses fondateurs n’est autre que le régisseur du musée de Guiry en Vexin. Maintenant, on pratique la spéléo que je nomme « loisir », nous partons une fois par mois vers nos terrains de jeu ( Juras, Doubs, Cote d’Or et parfois le Vercors ou le Lot) nous ne faisons pas de prospection, parfois nous aidons nos amis plongeurs spéléo à porter l’encombrant matériel qui leur servira à franchir l’ultime siphon. Nous évitons de pénétrer dans les carrières environnantes, où il y a un véritable danger permanent provoqué par l’instabilité des plafonds.
Dans notre région, nous avons deux gouffres, de tailles modestes mais qui représentent assez bien les difficultés à ce déplacer dans ce milieu.
Cette activité a permis à beaucoup de villages de montagnes de localiser la source qui les alimentent aujourd’hui en eau potable. Elle permet également de découvrir les traces laissées par les premiers habitats.
Bien sur, cette activité est ouverte à tous(es) mais hélas tous ne peuvent pas la pratiquer, nous réalisons des apprentissages aux maniements des appareillages sous certaines conditions, nous formons tous ceux et celles qui veulent nous rejoindre. mais ce n’est pas une activité de masse, il n’y pas de porte ouverte comme la majorité des club sportifs. L’apprentissage demande un investissement temps non négligeable. Nous sommes très loin de l’environnement confiné et artificiel des cavités touristiques, notre entraînement s’effectue sur un front de taille à Mériel.
C’est une formidable école de la vie, ou paradoxalement il n’y a pas ou très peu de vie. Seules les chauves souris et quelques espèces peuplent ces ténèbres, elles sont le symbole de notre activité, nous respectons ce petit animal qui disparaît progressivement de nos carrières pour diverses raisons. Malgré quelques expériences, nous ne sommes pas adaptés à vivre dans ce milieu clos. Si malgré tout l’envie vous gratouille, si l’aventure vous chatouille, alors bien sur, on pourra faire ensemble un bout de chemin …..sous terre bien entendu.
Christian B.